Palimpseste

Publié le par imaginaria

                                                         palimpseste

Charles Stross, Palimpseste, Nouveaux Millénaires, traduction de l’anglais (EU) Florence Dolisi

La note de l’Imaginarium : 5/10

 

 

Novella qui reçut le prix Hugo en 2010, Palimpseste rebutera les lecteurs peu goûteux de hard science et autres paradoxes temporels. Partant du principe que l’entropie triomphe toujours et que l’espèce humaine – comme toute espèce de vie – est régulièrement vouée à disparaître, l’auteur décrit une « patrouille du temps » composée     d’agents chargés de parcourir le temps pour modifier l’histoire, en amont ou en aval, et procéder à des « réensemencements » de l’espèce humaine. Inévitablement, le continuum temporel devient passablement embrouillé, des milliers de mondes parallèles surgissant et disparaissants dans des holocaustes silencieux.

Pour servir de fil conducteur à une conception passablement compliquée, Stross centre son récit, dans un style policier, sur un de ces agents victime d’une sorte de machination historique, qui doit retrouver derrière de multiples passés falsifiés et réécrits sa véritable histoire dans une course poursuite haletante qui rappelera à certains Sabbat dans Central Park (Angel Heart)

L’idée est certes séduisante, mais Stross ne fait rien pour rendre la lecture agréable : il émaille son récit de nombreux discours de type hard science, développant des hypothèses parfois farfelues et très difficile à suivre – ce qui pose du coup un problème pour saisir la cohérence de l’ensemble du récit, puisque ces pseudo-explications sont censées donner la clef de tous les paradoxes temporels s’entremêlant- ; il mêle récit fragmentaire centré sur le « héros », (mais selon une succession kaléidoscopique d’épisodes dont certains ne sont pas agencés selon la chronologie) et encarts empruntant au style scolaire/universitaire (qu’il intitule d’ailleurs diapositive), qui certes apportent des éléments d’explication bienvenus, mais dont le statut échappe (sont-ce des éléments de la formation du héros ?). On se doute que cette technique narrative vise à reproduire de manière mimétique les effets de brouillage temporel, de feed-back historique, etc., décrits dans le livre ; mais cela n’en nuit pas moins à la lecture de l’ouvrage, par un lecteur qui hésite entre s’extasier devant tant de virtuosité (un peu facile) et maudire une fumisterie qui cherche à rendre artificiellement plus « intelligente » une histoire somme toute banale.

 

 

Publié dans LITTERATURE

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