Eva

                                                            

(Sortie le 21/03/12). De Kike Maillo, avec Daniel Bruhl, Marta Etura, Alberto Amman.

Alex, un brillant roboticien, est rappelé par son ancienne prof dans l'université qu'il a quittée 10 ans plus tôt afin de construire un enfant-robot. Spécialiste de la programmation des émotions, il retourne dans cette ville de montagne perpétuellement enneigée où il retrouve son frère et sa belle-soeur (eux aussi roboticiens) et leur petite fille agée de 10 ans, Eva.

Servi par des images magnifiques (paysages enneigés, effets spéciaux légers mais brillants), le film nous plonge dans une ambiance envoutante, propice à susciter l'émotion. Mêlant histoire d'amour et réfléxions cybernétiques classiques (qu'est-ce que la personnalité? Comment la modéliser?), le scénario ne va pas jusqu'au bout de la richesse potentielle de la fusion de ces thèmes. 

           

On s'achemine tranquillement vers le dénouement attendu et malheureusement en partie annoncé par le flashforward initial. De plus ce dénouement apporte sinon une incohérence, du moins un questionnement énorme sur l'ensemble de l'histoire, il implique une dose de folie qui ne cadre pas avec le reste et qu'il aurait été pourtant judicieux de développer, tirant l'histoire vers beaucoup plus de noirceur.

                                    

Le parti pris a été celui de la mélancolie et de l'émotion, en accord avec les thèmes de l' amour manqué et de la paternité notamment. Pari gagné grâce à la très belle photographie et au jeu impeccable des acteurs. La corde sensible vibre malgré nous, le prix du public à Gérardmer 2012 en témoigne.

Même si l'imaginarium regrette le manque d'ambition science-fictive et philosophique de l'ensemble ainsi que l'incohérence du dénouement, il attribue une note correcte à ce film qui, sur ses qualités esthétiques et sur l'intensité émotionnelle dégagée, pouvait prétendre atteindre des sommets.

E.B